Nantes se comporte en patron face à Châteauroux.La Berri avait idéalement lancé son big match face à Nantes. Hélas, dans un scénario renversant, les Canaris ont su égaliser puis doubler les Berrichons. Les Nantais ont globalement imposé leur football. On regrettera surtout la grande fébrilité défensive de la Berri. Un point en deux matches, c’est maigre.
Châteauroux. (Stade Gaston-Petit) Châteauroux 1 Nantes 2 (mi-temps: 1-1). Temps doux, terrain convenable, éclairage satisfaisant. Affluence: 10277 spectateurs. Arbitrage de M.Biton, assisté de MM Cazali et Thourin.
But pour Châteauroux: Scarpelli (25 s.pen)
But pour Nantes: Bagayoko (32e), Capoue (51e)
Avertissements: Pierre (1e), Bagayoko à Nantes, Viator (16e), Bedimo (20e) à Châteauroux.
Châteauroux. Fernandez - Allegro, Viator, Bates, Bedimo - Grauss, Vandenbossche (cap), Lachuer, Scarpelli puis El Jadeyaoui (80e) - Mulenga, Mauricio puis Dufresne (72e). Entraîneur: Fred Zago.
Nantes: Heurtebis - Thomas, Pierre, Guillon, Maréval - De Freitas puis Ca (87e), Shereni, Da Rocha, Capoue puis Norbert (90e) - Goussé puis Moullec (73e), Bagayoko. Entraîneur: Michel Der Zakarian.
Imaginons un Berrichon parti une année au Groenland et qui reviendrait hier à Gaston-Petit. Quoi!!!! Nantes comme adversaire, Lachuer et Dufresne de retour dans nos plaines... C’est sûr, la Berri est montée en L1. Eh bien non. Le Canari, à force de jouer avec le feu avec sa culture et sa tradition, s’est fait déplumer.
La Berri, elle, veut faire rimer saison et ambition. Si bien que nous avions hier une affiche royale pour cette ouverture à la maison. Une fièvre jaune qui a délicieusement contaminé le peuple de Gaston-Petit. Un péril jaune qui, dans quelques instants, va avoir raison de la Berri.
De la crispation...
Outre Nantes, sorte de musée rétrogradé, la Berri doit d’abord faire à cet adversaire sournois et rampant : le trac des grandes premières. Ouvrir face à des Nantais déjà leaders est un Everest à s’infuser au prologue. Mais enfin, la peur n’évitant pas le danger, les hommes de Fred Zago veulent déjà gagner des duels, construire des automatismes. Pour le reste, à savoir audace et gaieté, il faudra attendre les premiers dribbles réussis. En tout cas, comme prévu, Lachuer a l’ovation du souvenir et comme pressenti, Dufresne est ménagé pour cause de hanche douloureuse.
Et le jeu à la Nantaise, ses enchaînements diaboliques inventés par les maîtres ès football, de Arribas à Suaudeau? Ce tacle rude de Pierre semble démontrer que le cercle des poètes nantais est bien abîmé; mais ce n’est pas encore l’Atlantide. Clairement, les relégués de la L1 ont décidé de la jouer commando, la L2 étant présumée, un cliché souvent faux, plus bestiale que l’élite. Reste que Nantes a gardé évidemment une griffe L1. Quatre décennies d’élite ça laisse des traces. Da Rocha, garantie de l’esprit des nantais qui imposent progressivement leur méthode et leur foot. Ils semblent plus juteux aussi. Tel Capoue qui met allegro au supplice à gauche et dévisse heureusement son centre. Il y a tout de même un problème tactique, au niveau du replacement défensif. En effet, souvent aspirée, la défense berrichonne laisse souvent son flanc droit étrangement désert. La maîtrise est nantaise, le péril est jaune oui. Les Berrichons ont effectivement comme une angoisse à exorciser.
Mais le remède existe: il se nomme Scarpelli
Il n’a besoin de personne pour faire chavirer de bonheur tout le stade. Un contrôle d’enfer dans la surface, Pierre est berné et sa virilité non contrôlée lui fait commette le pire. Un penalty indiscutable que transforme l’ancien buteur Corse (25e, 1-0). Délit de griserie? naïveté défensive? défaillance(s) individuelle(s)? Talent des Nantais? Il y a de toute cela. Toujours est-il, qu’après cette liesse d’été, la Berri va plonger dans le mois doute. Et Nantes va être renversant.
La réponse de Bagayoko
Résumons: si moralement, ce but castelroussin libère un peu les offensives locales, le problème défensif reste criard. Bates souffre de la vitesse des attaquants visiteurs et surtout, Allegro ne parvient pas à tenir son couloir où filent tous les contres canaris. Puis c’est De Freitas, à droite cette fois, qui inquiète Fernandez.
Quand même, il y a un gros, un énorme dysfonctionnement sur le côté droit de la défense berrichonne. Allegro est à la peine, mais est-ce que le boulot défensif est bien assuré plus haut? est-ce que les décalages sont tous asssurés? Poser les questions c’est y répondre déjà un peu. Bref, ce nul à la pause n’est pas une si mauvaise chose.
La douche nantaise
Frédéric Zago apporte illico davantage d’impact au milieu en faisant entrer Sidibé à la place de Lachuer, forcément encore juste physiquement. Mais la douche va tout de même venir de Nantes et de Capoue. Il exploite de nouveau une faille sur le côté droit de la défense et exécute Fernandez (51e, 1-2).
Menée contre une équipe de ce calibre, la Berri est désormais face à une mission herculéenne. elle tente quand même, avec un certain cran, de mettre son foot vers l’avant. Et c’est Mulenga, quasiment à chaque fois, qui essaie de contrarier un destin de match chagrin.
Réaction trop tardive
Si la maîtrise est nantaise, on sent pourtant que tout ne pourrait tenir qu’à un fil. Gérant maintenant leur butin, les Nantais, devant leur nouveau président (Waldemar Kita), défendent sur deux lignes et bientôt sur une seule. C’est une attaque/défense en règle. Mais Châteauroux, victime de son impatience, domine mais à l’aveugle. Soit les dribbles n’aboutissent pas, soit les centres font le régal du tandem on the roc (Pierre et Guillon). Et finalement les Nantais tiendront jusqu’au bout. Ils confortent leur pole position. Avec un point, la Berri aura déjà une certaine pression chez les Forgerons la semaine prochaine.
Via le site
http://www.berrichonne.net/