daniel leclercq , confession sur le malaise lensois

source : france football

sans langue de bois, il nous dit clairement ce qu'il pense


il parle beaucoup de son expérience à valenciennes, de sa conception du foot... c'est très intéressant


ça a l'air long mais ça se lit en moins de 2 minutes

Citation :

Il y a surtout un décalage extraordinaire entre la génération que j’ai connue, celle à laquelle a appartenu Jean-Pierre (Papin), et celle d’aujourd’hui. On doit faire avec parce que c’est comme ça, mais on ne peut pas vivre avec. En tout cas, moi, je ne peux pas vivre avec cette mentalité. Je disais que je n’aime pas quand c’est trop lisse, je suis gâté. J’ai tapé dans le mille en leur demandant s’ils se sentaient bien ensemble, si leurs regards, quand ils se serrent la main, étaient francs. Moi, je n’en suis pas convaincu. Sinon cela se transmettrait sur le terrain. Et je ne serais pas là aujourd’hui.

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La logique du milieu aurait voulu que vous preniez la place de Jean-Pierre Papin.
Oui, mais pas avec Gervais (Martel). Son affectif est exceptionnel dans ce milieu. Mais il faut que les joueurs comprennent aussi que, comme il dit, ils ne sont pas payés avec des rollmops. Ils les a engagés parce qu’il a cru en eux. S’il n’y a pas de retour à sa confiance, à cet affectif, c’est grave.

La situation est difficile pour Papin. Comment le vit-il ?
Pour moi, il le vit très bien. La preuve, sa première réaction a été de me dire, après Paris, qu’il fallait que je vienne avec lui sur le banc. J’aspire à un fonctionnement à la façon d’un tandem Queiroz – Ferguson à Manchester. C’est ce que je souhaitais à Valenciennes, même si je peux comprendre qu’un Antoine n’ait pas envie de ça. Je veux que les joueurs comprennent que cela fonctionne comme cela, que Jean-Pierre ou moi, c’est la même chose.

Est-ce viable ?
Je sais qu’il y a des commentaires : il est sous tutelle, Leclercq a pris le dessus… Il faut en faire abstraction. J’ai évité de lire les journaux, car je ne voulais pas me polluer l’esprit en me demandant ce qu’a pensé Jean-Pierre de telle ou telle phrase. Le message vient de lui, de moi, et point final. Il vient de l’intérieur. On n’a pas à nous poser de questions. Je me fie à ce que je ressens, à ce que je vois, pas à ce qu’on me rapporte.

Il avait besoin d’aide pour faire face à une situation qu’il ne maîtrisait pas ?
Jean-Pierre est un jeune entraîneur. Il n’a évolué que dans des grandes équipes. Mais, dans les grandes équipes, il n’y a que des grands joueurs, sur le plan technique et surtout mental. Or, ici, il n’y a pas que des compétiteurs.

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Vous avez été surpris que Gervais Martel vous rappelle ?
Oui. Il y avait tellement de rumeurs, de messages, mais Gervais avait appelé d’autres personnes. Souvent les journalistes sont venus me voir et mon discours ne variait jamais : ma porte est ouverte. Après l’élimination face à Niort, je me suis demandé ce qu’allait faire Gervais. Et il appelle. Et on discute comme si on ne s’était jamais quittés.

S’il vous a appelé, c’est qu’il y avait échec, qu’il y avait un besoin urgent ?
Il y a sans doute le besoin de faire passer un message. Le business, c’est bien, mais du business dans un stade où l’équipe gagne parce qu’elle prend du plaisir, c’est mieux.

Le business a éclipsé l’essentiel ?
Il y a eu une approche différente. Gervais a reconnu s’être trompé, mais il n’est pas le seul responsable.

Les projets ambitieux de Lens, le plan quinquennal visant trois qualifications à la Ligue des Champions, tout cela paraît pour le moins décalé aujourd’hui ?
J’ai demandé à un joueur ce qu’il avait retenu de mon message. Il m’a répondu : jouer un maximum pour gagner. C’est donc tout ce que tu as retenu ? Et qu’est-ce que tu vas faire pour gagner ? La victoire est belle, oui, mais comment y arriver ? Quand on fait bien les choses, on n’est pas très loin de la victoire. Elle vient naturellement. Evidemment qu’il faut gagner, mais tout le monde doit aussi se demander comment.

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Comment allez-vous faire ? L’urgent n’est-il pas de mettre en place un vrai projet, pas de répéter qu’il faut mouiller le maillot ?
Mouiller le maillot, ce n’est qu’un minimum. C’est réducteur. Mouiller le maillot, c’est aider le partenaire, c’est lui proposer quelque chose dans le jeu, c’est avancer collectivement.

Concrètement, qu’allez-vous changer ?
On va changer de culture d’entraînement. On passe à l’étape supérieure car je ne veux pas perdre de temps. Et, pour aller plus loin, il faut beaucoup de répétitions et d’application. Quand le message est simple et concret, on avance. Quand les joueurs s’aperçoivent qu’il est plus simple de traverser le terrain en quatre passes plutôt qu’en vingt dont on ne sait pas si elles vont aboutir. Valenciennes s’en tient à la simplicité du jeu et on voit le résultat. Cela passe par de gros changements à l’entraînement puisqu’on dit toujours qu’on joue comme on s’entraîne. A Paris, on a vu les mauvaises habitudes. On a joué comme on avait pu s’entraîner auparavant. Les gens considèrent que la routine n’apporte rien. Mais on peut faire dix entraînements identiques avec une perception différente chaque jour. On DOIT avoir une perception différente. On doit attaquer la journée en se disant qu’on va se régaler plus qu’hier, moins que demain.

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D’ici à la fin du mois, peut-on s’attendre à des départs et des arrivées ?
Il va y avoir des interfaces avec des joueurs qui veulent partir. Je vais peser le pour et le contre, et pourquoi pas. Si c’est un jeune, c’est frustrant. Si c’est un joueur qui considère qu’il ne peut pas apporter ce qu’on attend de lui, ça ne me dérange pas. Il faut que les joueurs comprennent qu’ils doivent vite devenir meilleurs car sinon… Aujourd’hui, ce groupe n’est pas bien proportionné. Il y a des défenseurs, un paquet de milieux, mais avec quel projet ?

Lens traîne son recrutement raté ?
On a sans doute trop empilé. C’est comme ça. C’est fait. A l’avenir, il faudra recruter le plus simplement possible sans se tromper sur l’état d’esprit des joueurs. Sans cet état d’esprit, ici, le club ne serait plus en Ligue 1 depuis longtemps. Ce n’est pas le prix qui fait l’équipe. Steve Savidan était à 3500 euros par mois quand il est arrivé à VA. S’il profite aujourd’hui, c’est qu’il a donné et continue de donner. Et, avec lui, tout ceux qui sont encore là, les Saez, Mater, Chelle, etc.

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Quand vous aurez rétabli cet équilibre, Lens sera sauvé ?
Mieux que cela, on vivra bien. On profitera pleinement de ce cadre de vie. Quand je suis arrivé ici, que j’ai regardé autour de moi, je me suis demandé ce qu’il y avait à faire. Il reste une chose, revenir à l’essentiel : jouer au foot.

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Votre ambition est de réinstaller le sportif au centre de tout, de définir une politique sportive ?
C’est indispensable même si la situation est différente d’il y a dix ans. Une politique sportive, ce n’est pas vendre, acheter, vendre. Gervais est d’accord, mais on peut aussi se faire avoir. Je me dis que Benzéma et Ben Arfa, ça n’a pas dû coûter grand-chose, mais ça va rapporter beaucoup à Lyon. On a cette Gaillette, on doit en profiter. C’est ennuyeux de voir que cet outil n’apporte jusqu’à présent pas grand-chose.

Pourquoi ça ne prend pas ?
Parce que la place laissée aux jeunes n’est pas assez importante. L’entraîneur dit : je fais confiance à Monnet-Paquet, à Khiter, au petit Pollet, etc., et c’est tout. « Oui, mais tu n’as pas besoin de … » Non. On les fait grandir, entourés de gars d’expérience. On enclenche le processus, on ose. Je suis prêt à le faire. Evidemment, quand tu es dans cette situation et que tu as vingt-quatre joueurs qui se marchent sur les pieds, ce n’est pas simple. Mais les messages aux jeunes, j’ai commencé à les passer. Quand je leur glisse un mot, ce n’est jamais en l’air. S’ils ne le perçoivent pas, tant pis pour eux. A eux de saisir leur chance. Mais si Lens veut attirer les meilleurs jeunes, il faut leur donner la garantie qu’ils seront les principaux acteurs du Racing. Parce qu’en bout de chaîne c’est nous.

Gervais aussi a décidé de "l'ouvrir"


Sur le retour de Daniel Leclercq : « J’aimerais tellement que ça réussisse car c’était la meilleure décision pour tout le monde ». « Je ne suis pas un homme du passé, mais je sais reconnaître les compétences ».


Sur le recrutement estival : « Pour moi, la cassure vient de la fin de saison dernière. On perd la deuxième place sur la dernière journée, même si l’érosion datait de plusieurs semaines, et Francis (Gillot) part. Il y avait eu une réflexion sur le recrutement avec lui, puis il y a eu l’analyse de Guy Roux et enfin celle de Jean-Pierre. On a empilé, et à l’arrivée on a une équipe qui n’est pas homogène avec des postes doublés voire triplés et d’autres qui manquent. Mais quand Kalou vient et repart, il n’est pas remplacé. »


Sur les critiques récentes envers le club : « Il faut un projet sportif, ce n’est pas faute de l’avoir écrit. » « Insidieusement, le sportif serait devenu moins important ? ». « Si Francis (Collado) s’est occupé de choses différentes, c’est qu’il y avait un manque. C’est peut-être aussi parce qu’il n’y avait pas un besoin criant parce que le club avait des résultats. On n’a pas vécu de saisons catastrophiques avant, cette crise met en évidence certains manques. Mais peut-être était-ce en germe. Je reconnais avoir manqué d’une expérience sportive avec mes côtés. Je n’ai pas toujours fait les bons choix ou j’ai laissé faire par la force des choses parce que ça satisfaisait un peu tout le monde. J’avais cela en tête quand j’ai fait venir Guy Roux. Je l’ai encore plus en rappelant Daniel. A force de prendre des décisions sans structuration, on arrive à quelque chose de déstructuré. On était en réaction et il manquait quelqu’un pour donner une stratégie générale, pour avoir une vision globale ».


Sur les manques du Racing : « On a sorti l’outil de la Gaillette mais on n’a peut-être pas mis en place les structures adéquates pour avancer. Pourquoi peine-t-on à trouver un arrière gauche ? Pourquoi Eric Sikora n’a pas été remplacé ? On a manqué de discernement. L’état des lieux, on ne manquera pas de le faire ».

Daniel Leclerqc a mis la doigt sur ce que beaucoup disaient sur ce forum : les joueurs ne s'entendent pas sur et en dehors du terrain, donc ils ne peuvent pas être bons, suaf certaines individualités. remettez la paix dans le vestiaire lensois, la cohésion, et les résultats et performances suivront... enfin normalement!

chnord a écrit:

Daniel Leclerqc a mis la doigt sur ce que beaucoup disaient sur ce forum : les joueurs ne s'entendent pas sur et en dehors du terrain, donc ils ne peuvent pas être bons, suaf certaines individualités. remettez la paix dans le vestiaire lensois, la cohésion, et les résultats et performances suivront... enfin normalement!

+1, on l'a bein bien dit tout ça...

"C JOSE" - daniel leclercq


qu'est-ce que j'apprécie les paroles de daniel, sa confiance, son flegme