La Voix du Nord propose une rétrospective sur les 10 faits sportifs les plus marquants de la région, sur cette dernière décennie. Au programme, ce jour ...
Le premier titre européen de VO, il y a plus de 8 ans Que d'émotions, que de frissons à relire cet article ! [RETRO] Une décennie d'émotions : 2002, l'USVO sur le toit de l'Europe (3/10) mardi 28.12.2010, 17:59 - La Voix des Sports
Dans un stade Couvert de Liévin en fusion, l'USVO de Francis Decourrière est championne d'Europe. Elle remettra ça en 2004 - PHOTO VDN
Vendredi soir, la première décennie du troisième millénaire prendra fin. Pour marquer ces dix années, nous vous offrons un retour sur dix événements sportifs, couverts par notre rédaction. De 2000 à 2010, revivez ces grandes émotions qui ont marqué les amoureux de sport dans la région. Troisième volet : le premier titre européen des basketteuses de l'USVO. En dominant les Polonaises de Gdynia lors du Final Four à Liévin, les Valenciennoises sont entrés dans l'hgistoire du sport nordiste.
ARTICLE PAR DANS LA VOIX DES SPORTS DU LUNDI 29 AVRIL 2002 :« Fight ! Fight ! Fight ! » A une demi-heure de la finale, au moment d'investir le chaudron liévinois pour l'échauffement, les Valenciennoises ont traversé les coursives menant jusqu'au parquet en tapant dans leurs mains et en scandant cet appel au combat digne d'une équipe de football américain le jour du Superbowl. Le pas était allègre, la détermination collective, quelques sourires affleuraient sur les lèvres, les filles étaient dans leur finale, sûres de leur destin. Quand Ann Wauters provoqua deux fautes de Malgorzata Dydek en à peine trois minutes, l' USVO n'était peut-être pas rayonnante de sérénité mais appliquait au moins parfaitement la stratégie incontournable contre la géante de Gdynia.
La table disjoncte, pas les joueuses La pression était intense lorsque la table de marque... disjoncta. Il était 19 h 13, on en était à 9-12 pour les Polonaises. Douze minutes d'arrêt de jeu, le tableau de marque refusait de donner la vérité. Le seul accroc (technique) de ce Final four, impeccablement organisé par ailleurs, avait de quoi perturber la concentration d'un avaleur de sabres, mais Isabelle Fijalkowski relança le débat en provoquant illico la troisième faute de Dydek (13-14, 9e). Ouh, le joli coup ! VO aurait pu enfoncer le clou. Mais un tas d'erreurs de cadettes prouvèrent qu'entre la motivation et la crispation, il n'y avait pas les kilomètres qui séparent la mer du Nord et la Baltique.
Cuprys, Grubin et Smith le firent payer (26-31, 17e). Les Valenciennoises, qui avaient su positiver la pression, vendredi, en demi-finale, peinaient à se libérer de ce terrible poids sur les épaules. C'est qu'une finale d'Euroligue ne s'offre pas aussi aisément. Les vaillantes n'abdiquèrent pas, évidemment. Avec ce mental qui les porte depuis le début de saison. Allison Feaster, transparente en début de rencontre, était désormais à son affaire et colla même une quatrième faute à Dydek (19e), relancée sur le terrain un peu vite par le coach polonais Krzysztof Koziorowicz. Il ne restait plus qu'à y aller franchement lors des deux derniers quarts-temps. Lâcher les chevaux en contre-attaque sur les bases de cette défense de fer qui a broyé toutes les équipes d'Europe, profiter de l'intenable agressivité d'Ann Wauters, de la sûreté d'Isabelle Fijalkowski dans la raquette, de la pêche magnifique de Sandra Le Dréan, arracher les rebonds offensifs comme les cerises dans le jardin du voisin... VO commença enfin à galoper vers son bonheur suprême (56-44, 26e).
Une statue pour Ann WautersGdynia, ballotté physiquement, comptait ses armes. Il y avait les paniers à trois points de Kathie Smith, la meilleure marqueuse de WNBA, les jambes de Marie Ferdinand et la solidité d'Elena Chakirova-Bounatiants. Passée par Valenciennes il y a cinq ans, la Russe, dure au mal, rentra dans le « lard » valenciennois pour maintenir le suspense entier (65-64, 36e). Fin de match parfaite La peur de gagner effleura les esprits des 4 500 spectateurs quelques instants, mais il restait la gigantesque détermination d'Ann Wauters, la reine belge du basket. Une petite statue place d'Armes à Valenciennes ne serait pas de trop, avouons-le. Avec 23 points à 83 % de réussite, l'évidente MVP ( most valuable player , meilleure joueuse) enfonça la défense polonaise sur un rythme endiablé. Et, sanction définitive, éjecta Dydek pour cinq fautes (37e).
C'était le tournant de la finale. L' USVO, qui a appris à gérer les fins de match à hauts risques, trouva le rythme adéquat avec une fabuleuse Sandra Le Dréan, dégagée de l'appréhension qui la bloquait encore récemment lors des rencontres d'importance. Après avoir contenu Smith, elle créa la brèche décisive (75-66, 39e). Celle qui permit au public liévinois de se lever comme un seul homme pour accompagner les Valenciennoises vers leur premier titre européen (78-72). Inoubliable, forcément.
OLIVIER BERGER, NOTRE REPORTER A LIEVIN