Un article de l'Observateur du Valenciennois sur Olivier Desmet qui relève son défi
demain !!
Malgré son handicap, Olivier Desmet tente l'exploit
50000 coups de bras
Le 28 juillet, un Wargnisien rescapé d'un accident de moto va tenter l'impossible, en traversant la Manche à la nage. Un challenge hors du commun. Le Nordiste Olivier Desmet va tenter la traversée de la manche, à la force d'un bras. Le destin lui ayant pris le bras gauche, un soir de septembre 1976, à la suite d'un accident de moto.
Né en 1952 à Hautmont, après des études à Maubeuge, il obtient un diplôme de dessinateur en gros œuvre. En 1982, il intègre France télécom, en qualité de dessinateur en charpentes. Après un passage au service des renseignements, le "12", et à la facturation, il est admis à la retraite le 3 décembre 2007. Résidant à Wargnies-le-Grand, il est marié à Laurence, et père de deux enfants : Mathieu, 21 ans, "un très bon menuisier", et Antoine, 23 ans, gendarme adjoint.
Treize titres de champion du monde De sa période meurtrie, il se souvient : "C'est un combat de se reconstruire. Je suis passé par tous les états, j'ai maigri, grossi. Je remercie mon épouse Loulou, qui m'a aidé, et qui est restée très attachée à ma personne. Elle m'accompagne partout dans ces épreuves".
Grand sportif, Olivier Desmet a pratiqué l'athlétisme avant son accident, et s'est ensuite consacré au triathlon (longue et courte distance) de 1997 à 2006. Il a remporté treize titres de champion du monde !
Une eau à 14 degrés Concernant ce défi, Olivier Desmet explique: "C'est en partant en retraite que j'ai décidé de mettre en œuvre ce nouveau challenge. Aujourd'hui, j'ai d'avantage de mental. Cela joue beaucoup, bien que je sois moins compétitif. Je n'ai pas une technique de nage idéale, mais elle est efficace".
Il le faudra bien, car la traversée de la manche à la nage dure plus de dix heures ! Les sportifs qui tentent cette aventure profitent des courants dans une eau assez froide, 14 à 18 degrés.
Etat de santé Dans son exploit, le sportif sera accompagné par le chalutier « Seaking » du capitaine Kevin Sermano. Dix personnes seront à bord, dont les matelots et "l'observateur". Cet huissier du CSA est chargé d'homologuer la traversée, et questionne régulièrement l'athlète pour s'enquérir de son état de santé.
Quant au capitaine de bateau, son rôle est de surveiller le trafic par un contact radio permanent, de tracer la route, de s'écarter des courants contraires, de se tenir à droite du compétiteur. Une requête d'Olivier, qui respire beaucoup à droite, ne pratiquant pas la respiration bilatérale.
50 km de traversée La tentative est prévue le 28 juillet à 6 heures. L'épreuve durera de 18 à 22 heures, pour 50000 coups de bras environ ! Le départ se fera de Folkestone, et l'arrivée au cap Gris Nez, Sangatte, Wimereux ou Boulogne, en fonction des courants et de la vitesse du nageur. Notre sportif table sur une vitesse de 2 à 2,5 km/h, pour parcourir 45 à 50 km.
Les dangers Les dangers de cette traversée sont surtout liés au trafic maritime : Marion Hans, qui a effectué cette traversée en 1994, a recensé 694 bateaux sur le parcours. Mais il y a aussi les bouts de bois, la température de l'eau qui peut faire tomber la température du corps à 35,9 °C, sans oublier la météo qui joue un rôle déterminant.
Pour sa préparation, commencée il y a plus de huit mois, Olivier s'est régulièrement rendu à la piscine de Saint-Saulve. Et depuis quelques semaines, c'est la commune de Le Quesnoy qui l'accueille, chaque jour, du lundi au samedi.
"Aller le plus loin possible" Le sportif indique n'avoir jamais nagé plus de huit heures d'affilée. Sera-t-il à la hauteur ? Qu'importe, ce n'est pas le plus important : "Je veux me battre pour les gens qui n'ont pas la possibilité de le faire. Pas seulement pour le côté sportif, mais aller le plus loin possible".
Concernant l'alimentation, il a prévu des barres énergétiques. Il préparera lui-même ses bidons, gels, miel ainsi que des boissons isotoniques. Il reste toutefois prudent, et continue de s'informer sur l'alimentation nécessaire. En variant son régime alimentaire, il a cherché à prendre du poids "pour ne pas avoir froid", précise-t-il. Conséquence : plus de dix kilos supplémentaires sur la balance. Le ravitaillement se fera depuis le bateau accompagnateur, tendu par perche ou ficelle, sans aucune aide extérieure. Interdiction de s'accrocher au bateau !
Graisse de phoquePour l'équipement, le strict minimum : un maillot de bain classique obligatoire, un bonnet de bain et des lunettes de natation. Pour se protéger du froid, Olivier Desmet aurait souhaité s'enduire de graisse de phoque. Ne pouvant en disposer, c'est une pharmacienne de Gommegnies qui lui fera une préparation maison, à base de vaseline et de lanoline.
L'investissement est énorme pour cette traversée : sur le plan financier, Olivier devra débourser 5000 euros. Cette somme sera nécessaire à la logistique, la location du bateau, l'inscription, l'homologation et l'hôtel. A ce jour, il a reçu des dons de son frère Didier, commandant de bord à Air France, et du Club des 33, groupe de plusieurs constructeurs du Denaisis.
Soutien En plus de ces dons, il a le soutien de ses amis Mario Mauro de Clermont-Ferrant, Jacques Lecas du Quesnoy, Rodolphe Roché Raveman, des membres de l'association Médias Handicap avec Didier Loost, des associations d'handicapés, des clubs de sports de triathlon et duathlon du Valenciennois, du Denaisis, du Maubeugeois, et de ses amis les marsouins de Saint-Saulve avec Didier Huvelle. Cet élan de solidarité sportif lui donne encore plus de motivation dans son entreprise : il a décidé de mettre le paquet, pour tous les jeunes handicapés,
"pour aller au bout du but".Soutien au 03 27 49 79 44, 06 83 41 74 38
odesmet@mediashandicaps.org