La Voix du Nord - 14/08/2007
LE DERBY
Lens vainqueur en coulisses : le match contre VA aura lieu dimanche
Dimanche, le RC Lens n’a pas gagné contre Paris (0-0). Hier, en revanche, il a obtenu gain de cause sur le terrain de la procédure. Engagé en coupe d’Europe, jeudi à Berne (1), il n’enchaînera pas un deuxième match en deux jours. La Ligue a entendu son appel : le derby contre Valenciennes est décalé à dimanche (19 h). Une décision qui risque encore de faire parler.
PAR SANDRINE ARRESTIER (AVEC RICHARD GOTTE)
sports@lavoixdunord.fr « Si on a fait appel, c’est qu’on a décidé de combattre », glissait Guy Roux dimanche avant Lens - Paris (0-0). Le Racing a eu raison de défendre ses intérêts jusqu’au bout. Hier après-midi, la commission d’appel de la Ligue de football professionnel (LFP) est en effet revenue sur la décision initiale de sa commission d’organisation des compétitions qui avait refusé, mercredi dernier, de décaler un derby initialement programmé le samedi.
Ce refus obligeait les Lensois à rejouer 46 h 45, pile, après le coup de sifflet final en Suisse. Un enchaînement physiquement risqué pour les joueurs. C’est d’ailleurs l’un des arguments développés par Francis Collado, le directeur général artésien, et Guy Roux, hier à Paris.
« Ce n’est pas une victoire mais le Racing-club de Lens a prouvé une fois de plus ses facultés de diplomatie, commentait l’entraîneur lensois sur le trajet de la gare du Nord. Je suis très, très content de cette décision qui va éviter les risques pour la santé des joueurs. » « Ça respecte tout le monde », ajoute le président, Gervais Martel.
Bataille juridique
Depuis un conseil d’administration du 9 février, la Ligue autorise pourtant la tenue de deux matchs en 48 heures pour les clubs engagés en UEFA (compétition qui se déroule le jeudi). Mais le club lensois n’a visiblement rien lâché devant la commission, présidée par Laurent Davenas, avocat général à la cour de cassation. « Le règlement implique que sept matchs soient disputés le samedi (pour satisfaire les diffuseurs de la Ligue 1, Canal+ et France 2 pour le magazine dominical), on les a », indique le service presse de la LFP, qui s’est contentée d’un communiqué laconique avant la publication, aujourd’hui, des attendus.
Guy Roux, lui, raconte : « On s’est d’abord appuyé sur le fait qu’on est contraint de jouer le samedi parce la ville de Marseille a loué le stade Vélodrome à la fédération de rugby (France - Angleterre), obligeant OM - Nancy à se tenir le dimanche. Ensuite, sur le fond, on s’est appuyé sur des documents médicaux montrant qu’au bout de 46 h, la récupération musculaire et humaine n’était pas faite pour un match de football.
Ensuite, il y a eu une grosse bataille juridique car il fallait que la commission d’appel décide d’une dérogation à une décision du CA, d’ailleurs expérimentale pour dix mois. C’est la première fois que la commission d’appel détruit ainsi une décision du CA avec des attendus solides », souligne encore le coach, conscient que la LFP n’est pas sortie d’affaire.
Premier club concerné, Lens n’est pas seul en cause : Sochaux, Rennes, Bordeaux, voire Toulouse, s’il ne passe pas le tour préliminaire de Ligue des champions, disputent aussi l’UEFA.
L’image de la Ligue ainsi chahutée, le ton est d’ailleurs à l’ironie douce amère côté valenciennois. « Ça ne change rien pour nous, estime Francis Decourrière, Mais les règles de la Ligue ont été bafouées trois fois en 15 jours ! Je croyais avoir tout vu en politique, ajoute le président de VA, mais j’en verrai bien d’autres dans le football professionnel. » Guy Roux n’a pas fini de faire parler. Mais, demain, Lens s’envolera tranquillisé vers Berne. •
1. – 2e tour qualificatif aller de coupe UEFA, à 19 h 30 (en direct sur W9).