Une dernière action et voilà le jeune Loïc Anderson, fils de Sonny, âgé de 10 ans et pensionnaire de l’AS Monaco, qui va défier Joël Bats. Sa deuxième occasion est la bonne : le bambin, qui peut entendre le virage nord de Gerland scander « Petit Anderson, Petit Anderson » trompe Joël Bats sur son deuxième face à face. Il y a une vie après le football : d’abord en ayant une descendance, comme Sonny, puis en ayant des projets, comme celui de devenir un adjoint d’Alain Perrin chargé des attaquants. Histoire d’apprendre petit à petit le boulot de coach principal. « Mon nouveau job, c’est de préparer les attaquants du centre de formation et les pros de temps en temps, affirme le Brésilien. On a parlé cinq minutes avec Alain Perrin, il veut bien que je l’accompagne de temps en temps sur le terrain. C’est un grand entraîneur, je veux apprendre. J’ai des choses à donner, mais je dois apprendre. Je suis content qu’il soit venu me parler. Il va m’aider. On va essayer de travailler avec des attaquants différents. »
Voilà pour la partie sérieuse de la soirée de Sonny. Le reste n’aura été qu’émotions pour le Brésilien. Déjà, en arrivant sur l’avenue Tony Garnier, il a vu dès 18h30 une foule assez impressionnante se hâter lentement vers le stade : nombreux sont les Lyonnais qui avaient revêtu un vieux maillot numéro 9 floqué au nom de Sonny. Puis, une fois sur le terrain, Sonny Anderson a eu droit à l’émouvant accueil d’un stade aux deux tiers plein. « Lyon l’a rêvé Sonny l’a fait » se lit d’un coté du stade. Une autre travée répond « les grands joueurs, passent, les légendes restent. On ne t’oubliera pas. » Plus émouvant que les feulements de la jolie Julie Zenatti, les chansons des supporters lyonnais adressées à l’ancien capitaine des Gones donnent des frissons. On vibrerait même plus qu’un soir de Coupe d’Europe. Et quand en plus le public peut célébrer l’apparition d’une autre star locale, Alain Caveglia, les 30.000 spectateurs font trembler joyeusement l’enceinte...
La fête est belle, les joueurs jouent décontractés mais avec application. Pascal Obispo et Raphaël Mezrahi amusent le public. Lilian Thuram vérifie que sa cote d’amour n’est pas retombée un an après le Mondial. Grégory Coupet a le droit à son tonnerre d’applaudissements : un message adressé au président Aulas en pleine négociation contractuelle ? Christophe Dugarry, affûté, tente des gestes techniques épatants. Sur le banc, Thierry Henry qui a fait l'effort d'être présent plaisante avec Sidney Govou. Mais Sonny Anderson, malgré une multitude d’occasion tarde à marquer. Cela sera chose faite en deuxième période, à trois reprises, dans des attitudes purement "Sonny-esque". La fête a été belle, malgré l’absence de nombreuses stars pourtant annoncées. Sonny Anderson essuie quelques larmes. Sa fête a été réussie, après cinq mois de stress et de préparation. La page Anderson joueur peut se tourner. Du moins celle de Sonny. Le livre du jeune footballeur Loïc Anderson commence lui tout juste à s’écrire.