Un policier tué à Catane
Un policier de 38 ans, atteint par un gros pétard, est décédé vendredi soir à Catane lors d'affrontements entre forces de l'ordre et supporters de l'équipe locale, qui affrontait Palerme (1-2). En conséquence, Luca Pancalli, le commissaire extraordinaire de la Fédération italienne, a annoncé la suspension de tous les matches de championnats qui devaient se dérouler au cours du week-end, et ce à tous les niveaux.
«Une journée, ce n'est pas suffisant. Sans mesures drastiques, on ne repart pas, a de plus déclaré Luca Pancalli, laissant planer la menace d'une prolongation de la suspension. Moi, je ne continue pas comme ça. En ce moment, je suis trop bouleversé, en tant qu'Italien et en tant qu'homme du sport. J'aimerais qu'on ne reparte pas tant que l'on n'aura pas isolé ces enragés. Il s'agit de délinquance pure, ils ne devraient pas avoir accès au stade. Il faut donner des réponses sévères et fortes». Il a par ailleurs annoncé qu'une réunion avec la ministre des Sports Giovanna Melandri, le ministre de l'Intérieur Giulano d'Amato et le président du Conseil Romano Prodi aurait lieu lundi.
Ce dernier a lui affirmé que la décision d'interrompre la journée de Championnat était «juste (...), prise en signe de deuil mais qui représente aussi un avertissement pour le sport, un sport qui doit s'arrêter et réfléchir. La première pensée va aux personnes qui ont été touchées (par les incidents) et à leurs familles. Mais (...) je sens le devoir de dire qu'un signal fort et clair est nécessaire pour éviter la dégénération du sport à laquelle nous assistons de plus en plus dramatiquement».
Le match amical Italie-Roumanie qui devait se dérouler mercredi à Sienne a également été annulé, tout comme le match entre les équipes espoirs d'Italie et de Belgique. «L'équipe nationale donne le signal le plus important en s'arrêtant et en contestant la violence», a déclaré le vice-commissaire extraordinaire de la Féddération, Gigi Riva.
Un match sous haute surveillance
Selon les médias italiens, un autre policier serait également gravement blessé et il y aurait une centaine de blessés légers. Les images télévisées montrent que les affrontements continuaient entre tifosi et forces de l'ordre à l'extérieur du stade, vers 22h45. Les heurts auraient débuté hors du stade au moment où les supporters de Palerme entraient dans l'enceinte. Neuf supporteurs de Catane, dont quatre mineurs, ont été arrêtés, mais aucun ne serait lié au décès du policier.
Le policier a été blessé au visage par un gros pétard avant d'être transporté d'urgence à l'hôpital Garibaldi de Catane, où il est décédé. Ironie de l'histoire, le match avait été précédé d'une minute de silence en mémoire d'Ermanno Licursi, un dirigeant d'une équipe amateur décédé samedi dernier alors qu'il tentait de s'interposer entre ses joueurs, de Sanmartinese, et les supporters du club adverse de Cancellese qui tentaient de s'en prendre à eux.
Le derby sicilien entre Catane et Palerme, prévu à l'origine dimanche à 15h00, avait également été avancé à vendredi (18h00) pour des raisons de sécurité. Les autorités craignaient déjà des affrontements entre supporters siciliens. Au match aller, de nombreux incidents avaient en effet émaillé le match qui se disputait à Palerme. «On m'a dit qu'un policier est mort, parler de football est parfaitement inutile. Quand cela sera fini, je m'en irai du monde du football», a réagi à chaud Pietro Lo Monaco, administrateur délégué du club de Catane. «Je ne me reconnais pas dans tout cela. J'aime intensément le football, mais là, il me semble absurde». (Avec AFP)